lundi 22 janvier 2018
Katie Mitchell se mesure à Marguerite Duras et à Elfriede Jelinek
Katie Mitchell n'a pas froid aux yeux qui monte deux spectacles à partir d'écrits d'auteures aussi justement fameuses que Marguerite Duras et Elfriede Jelinek. Dans son roman La maladie de la mort, qu'a choisi d'adapter la metteuse en scène, Duras observe un homme (Nick Fletcher) et une femme (Laetitia Dosch) qui durant plusieurs semaines se retrouvent dans une chambre d'hôtel. Elle est payée pour se plier à tous les désirs de cet homme aux comportements souvent inquiétants. Conservant un captivant mystère, elle mettra fin à ces rencontres après s'être fait molester et lui avoir fait entendre qu'il est atteint de la maladie de la mort dont le symptôme est l'incapacité d'aimer. L'homme et la femme échangent peu de mots. Enfermée dans une cabine en verre une comédienne (Irêne Jacob) dit ce texte d'une étrange amplitude. Fidèle à sa manière Katie Mitchell a inventé un dispositif scénique qui force les habitude du regard. Trois caméras sont braquées sur les deux protagonistes. Les images ainsi saisies sont projetées en direct sur un écran qui surplombe la scène. Un spectacle qu'on quitte à la fois fasciné et saisi de malaise. Pour Schattent d'Elfriede Jelinek, Katie Mitchell a fait appel à la troupe de la Schaubühne de Berlin. Poursuivant ses recherches sur les mythes féminins l'écrivaine autrichienne Elfriede Jelinek met en scène une Eurydice étouffée par le besoin qu'à d'elle Orphée, un chanteur à succès. La volonté engourdie dès qu'il s'approche d'elle, elle ne parvient pas à se consacrer à l'écriture, sa passion. Ce qui l'a fait violemment souffrir. Aussi se découvre t'elle apaisée lorsque - comme dans le mythe- elle est mordue par un serpent et se retrouve au royaume des morts. Ne pouvant se passer de sa présence Orphée part à sa recherche, la ramène, mais ne peux l'empêcher de retourner parmi les ombres. Jelinek raconte pour la première fois à sa costaude façon l'histoire d'Orphée en adoptant le point de vue d'Eurydice. Les deux créations de Katie Mitchell qu'on peut découvrir en ce moment ont en commun de s'attacher à des femmes qui se dégagent de l'emprise d'un homme qui ne songe qu'à ses propres tourments ou à son bon plaisir. Toutes deux sont foisonnantes de riches trouvailles formelles. La maladie de la mort Jusqu'au 3 février Théâtre des Bouffes du nord (dans la programmation hors les murs du Théâtre de la Ville) tél 01 46 07 34 50 ou 01 42 74 22 77 Shatten (Eurydice sagt) Jusqu'au 28 janvier La Colline Théâtre National tél 01 44 62 52 52
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire