dimanche 9 avril 2017
Bajazet de Jean Racine
Il fallait pour se confronter à Bajazet, une des pièces les moins jouées de Racine, une sacrée audace. Eric Ruf visiblement n'en manque pas. La pièce peine à dérouler ses pompes. Elle ne décolle que lorsque les femmes font leur apparition. Roxane, la favorite du sultan parti au combat, s'éprend de Bajazet, le frère de son protecteur. Elle ignore qu'un amour tenu secret aux yeux de tous uni depuis leur jeune âge celui sur qui elle a jeté son dévolu à Atalide, une jeune fille d'extraction royale. Roxane tient à ce que Bajazet lui prouve son amour en l'épousant quasi séance tenante. Il sera, s'il refuse, mis à mort. Cédant aux exhortations d'Atalide, il feint de partager les sentiments de celle qui s'est enamourée de lui. Tous se trouvent bientôt égarés dans un dédale de manigances et de dangers. Comme dans toutes ses tragédies, Racine met face à des puissants que la passion pousse à des extrémités des êtres mal armés pour leur tenir tête. Fait d'élans irrationnels l'amour est mauvaise conseillère. Après avoir connu des parenthèses enchantées, Roxane, comme ceux qu'elle aura réussi à confondre, seront vaincus. Leurs rôles étant plus denses, c'est le jeu des comédiennes qui, ici,éblouit. Face à Clothilde de Bayser, qui déploie une gamme nombreuse de sentiments, Rebecca Marder apparaît dans le rôle d'une brutale innocence d'Atalide comme une révélation majeure. Comme le furent il y a quelques années Audrey Bonnet et Judith Chemla. Jusqu'au 7 mai Comédie-Française Vieux- Colombier tél 01 44 39 87 00
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