dimanche 15 mai 2016
Chansons sans gêne. Nathalie Joly chante Yvette Guilbert
Mis en scène par Simon Abkarian, le troisième volet consacré par la chanteuse et comédienne Nathalie Joly à la vedette du caf'conc Yvette Guilbert tient moins du cabaret que du récital d'une femme chez laquelle la maturité a raffermi l'ambition de penser large. L'artiste est désormais une femme à qui on la fait pas. Les chansons délicieusement canailles tel que "A présent que t'es vieux" où un joli brin de garçon, pour lequel elle eût autrefois le béguin, est à présent cacochyme, appartiennent toujours à son répertoire mais d'autres nettement plus graves y ont la part belle. Le sort fait aux femmes est au centre de ses préoccupations. Pas plus conforme qu'elle ne le fut dans ses jeunes années, elle pourfend la tyrannie exercée par les hommes. Sa longue fréquentation de Sigmund Freud, qui ne sortait plus guère de chez lui que pour aller l'applaudir, lui a appris que si la psychanalyse ne guérit pas, elle permet d'y voir plus clair. Ce qui ne peut se faire que si les mots sonnent juste. C'est pourquoi les textes des chansons de la dernière période de sa vie sont écrit d'une plume particulièrement exigeante. Les qualités vocales de Nathalie Joly (qui s'y entend pour adopter le grain de voix de l'époque) qu'accompagne au piano, comme partenaire de jeu et surtout comme complice exceptionnellement sensible Jean-Pierre Geesbert font le reste. Un mot enfin pour souligner la qualité des éclairages d'Arnaud Sauer. Lesquels contribuent largement à la réussite de cette plongée dans l'univers de celle qu'on surnommait "la princesse de la rampe". Jusqu'au 22 mai La Tempête-Cartoucherie de Vincennes tél 01 43 28 36 36 Du 6 au 27 juillet Festival d'Avignon, Théâtre Le Petit Chien
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