mercredi 10 février 2016
Réparer les vivants de Maylis de Kerangal
Rares sont les spectacles qui nous harponnent autant que cette adaptation conçue pour la scène par Sylvain Maurice de l'oeuvre littéraire de Maylis de Kerangal qui a pour titre Réparer les vivants. Esquivant tout sentimentalisme, l'auteur relate dans un style éblouissant de précision et de vérité la mort au cours d'un accident d'un garçon de 19 ans. La greffe de son coeur va permettre de sauver la vie d'une autre personne. Les parents éperdus de chagrin sont relayés par des membres du corps médical saisis à un moment de leur existence où tous se montrent à la hauteur de leur rôle. L'écrivain qui a le sens du trait évoque en passant les minuscules travers de certains de ces personnages par ailleurs admirables. Comédiens immense, Vincent Dissez, debout sur un tapis roulant sur lequel il esquisse parfois des pas de danse, prend les voix des différents protagonistes. Juché sur le haut du décor en forme de tombeau imaginé par Eric Soyer, l'ultra-compétent musicien et compositeur Joachim Latarjet accompagne tout du long ce voyage du pire à l'espoir. Le tissage des paroles et des sons est on ne peut plus réussi. En un temps où l'on a le sentiment que les sociétés vont toutes à vaux l'eau, le transvasement du livre de Maylis de Kerangal à la scène rappelle qu'il est des progrès qui peuvent être source de vie. Et nous apprend en douce que la mort est attestée non, comme on le considérait jusqu'il a peu, par l'arrêt du coeur mais par la disparition de l'activité cérébrale. Jusqu'au 19 février Théâtre Sartrouville Yvelines CDN tel 01 3O 86 77 79 Du 8 au 6 avril DU 27 au 29 avril Comédie de Bethunes Théâtre Paris Villette tel 01 40 03 72 23
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