jeudi 10 septembre 2015

887 Conception, mise en scène et jeu Robert Lepage

Seul sur le plateau, comme il l'a déjà été à plusieurs reprises, Robert Lepage parle d'emblée de l'offensive de l'âge. Le temps passant, il constate - comme tout un chacun... - que la mémoire des faits récents est peu sûre alors que celle de l'enfance semble inentamée. Et de revenir sur ses jeunes années au cours desquelles il habitait avec parents, frère, soeurs et grand-mère un appartement situé dans un immeuble dont les locataires, décrits avec un humour acide, n'avaient en commun que de mener des vies précaires. Et le bâtiment, ressurgi des limbes de la mémoire, de se retrouver en miniature sur le plateau. Qui connaît le travail de ce metteur en scène sait avec quel art il utilise et poétise les nouvelles technologies. L'habillage visuel de son dernier opus laisse carrément baba. Tout comme son talent à glisser de son histoire personnelle à celle du Québec. La personnalité qui l'a à l'évidence le plus marqué est son père, qui trima dès l'âge de huit ans, devint chauffeur de taxi, fut un homme taiseux. Ce qui ne l'empêcha pas à la fin des années soixante, temps de convulsions politiques et sociales où la communauté francophone eut des velléités d'indépendance, d'exprimer que si la cause était juste, la méthode des insurgés pour arriver à leur fin ne l'était pas. Dans la foulée Robert Lepage rappelle que le Québec vécu à cette époque sous le joug d'Ottawa. La visite de soutien de De Gaulle aux indépendantistes fut, dit-on aujourd'hui, un pétard mouillé. On peut regretter le ton grandiloquent de ces réflexions sur les tensions identitaires. D'autant que le spectacle n'est pour le reste que charme tantôt mélancolique, tantôt facétieux. Jusqu'au 17 septembre Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris (01 53 45 17 17) Théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77

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