Si ce n'est dans La promesse de l'aube, Romain Gary n'a pas la réputation d'aimer s'épancher sur son sort ou sur celui de ses personnages. Dans les livres qu'il signa du nom d'Emile Ajar (que ce soit dans La vie devant soi ou dans Gros calin) il y a en revanche une incontestable tendresse à l'oeuvre.
Célibataire et sans famille, monsieur Voisin s'est épris d'un python lequel n'hésite pas à l'enlacer. Mais sa vie en compagnie du reptile lui vaut quelques désagréments. La dame portugaise qui prend soin de son logement n'apprécie pas, mais alors pas du tout, l'animal.Celui-ci est friand de souris. Mais son propriétaire a un faible pour ces bestioles et est bien incapable de les lui faire ingurgiter. Il le nourrira de cochons d'Indes...
L'écrivain portraiture avec brio cet homme désocialisé qui s'éprend de Madame Dreyfus, une voisine qui ne le remarque pas. Sa fréquentation des prostituées lui procure davantage de plaisirs même s'il n'apprécie guère qu'avant le début de leurs ébats ces dames lui lavent la raie des fesses.
On suit d'autant plus ému l'errance mentale du bonhomme que Jean-Quentin Châtelain qui l'incarne lui assure un relief saisissant. Bérangère Bonvoisin qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle s'attache à des destins à la dérive tient le gouvernail avec une ingénieuse fermeté. L'adaptation du roman fut réalisée par Thierry Fortineau, qui fut lui aussi un surdoué de la scène et reste pour ceux qui ont eu le bonheur de le connaître une figure et une voix à jamais inoubliables.
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jeudi 19 décembre 2013
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