Deux femmes dans un bar ou dans tout autre lieu où elles peuvent se trouver à côté d'une télévision allumée. De laquelle s'échappent des propos ineptes. Les deux femmes font, elles, danser les mots, les soupèsent, les refont à neuf. Entre deux évocations d'un certain Léonard, objet d'amour et de haine de l'une d'elles, elles parlent de vaches, de singes, des théories de Darwin, de la difficulté d'être et aussi, exemples farfelus à l'appui, de la supériorité de la langue française sur l'anglais... Ce faisant, elles remettent en question des convictions toutes faites et de fil en aiguille osent le face à face avec notre époque. Epuisées par ces échanges souvent burlesques il leur arrive de sombrer dans le sommeil. Et de rêver. Ces rêves qui leur apparaissent évidement idiots ne sont pas sans les troubler. Elise Vigier et Frédérique Loliée, qui jouent et ont conçu la mise en scène, donnent une beauté inédite à ces moments qui offrent une opportunité à s'atteindre.
Leslie Kaplan a, à l'évidence inventé une nouvelle écriture scénique. Si son texte est d'une densité intimidante, il est aussi gorgé d'humour. D'un humour souvent âpre. Elle assène surtout la preuve ( comme elle le faisait déjà dans "Duetto-Toute ma vie j'ai été une femme" et dans "Louise, elle est folle" déjà montées et interprétées par les deux mêmes comédiennes) que le théâtre est un champs où la pensée peut gambader, où elle a la liberté de se se déployer.
La salle était ,le soir de la première, majoritairement occupée par des adolescents. Qui tout au long de la représentation n'ont pas mouftés et ont manifestés, lors des saluts, combien ils avaient été captivés. La preuve que leurs enseignants savent y faire.
Jusqu'au 15 décembre TGP Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis tel 01 48 13 70 00
dimanche 1 décembre 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire