Créé en 1634 à l'Hôtel de Bourgogne érigé à l'initiative du peu saint homme mais esprit puissant qu'était Richelieu, Iphis et Iante est l'une des quatre pièces que fourbit à 24 ans Isaac de Benserade qui devint ensuite poète et rentra à l'académie française. Mis au courant de l'existence de cette oeuvre écrite alors que Corneille faisait ses gammes, par des spécialistes du théâtre des débuts du 17e siècle, Jean-Pierre Vincent prit avec d'autant de plaisir l'initiative de la mettre en scène qu'elle pouvait être jugée malséante.
Jugez en : née fille alors que son père voulait à tout prix un garçon Iphis grandit déguisée par les soins de sa mère en garçon. Son cas se corse quand à l'adolescence le pseudo jeune homme s'éprend de l'avenante Iante. Laquelle trouve la situation à son goût.
Balançant constamment entre la comédie de moeurs et le drame fantastique le texte fourmille de retournements de situations. D'autant que pantelant d'amour un jouvenceau prénommé Ergaste poursuit Iphis de ses assiduités... Joué avec malice par des comédiens aguerris tels que Charlie Nelson et Eric Frey et des acteurs récemment sortis de l'école du Théâtre National de Stasbourg, le spectacle bénéficie aussi des talents de Bernard Chartreux et de Jean-Paul Chambas fidèles dramaturges et scénographes des créations de Jean-Pierre Vincent Si la pièce, à en croire le metteur en scène se perdait parfois en afféteries, il a eu l'ingénieuse idée de lui donner quelques coups de rabots. Le résultat est savoureux. Il ne plaira, on s'en doute, que médiocrement aux culs bénis qui viennent de faire des leurs.
On imagine sans mal combien le maître d'oeuvre s'est plu à montrer que transformée par les soins d'une déesse en mâle Iphis fait montre d'une vanité confiante annonciatrice d'un machisme décomplexé (un terme dont certains hommes politiques se gobergent si volontiers)
Jusqu'au 6 mai Théâtre Gérard Philipe tel 01 48 13 70 00
mercredi 1 mai 2013
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