dimanche 18 mars 2018
Un mois à la campagne d'Ivan Tourgueniev.
Chez les Islaïev le temps stagne. Jusqu'à l'arrivée de Beliaev, un étudiant engagé pour l'été comme précepteur du jeune Kolia dont la présence va perturber Natalia Petrovna, la maîtresse de maison soudain moins friande de discussions avec Rakitine l'ami de la famille avec qui elle poursuit une relation complice mais apparemment inconsommée. La situation se tend lorsqu'elle en arrive à soupçonner qu'un lien s'est noué entre le nouveau venu dont la simplicité contraste avec les conventions mondaines de la bourgeoisie de province et Vera sa jeune pupille. Ce qui avive son sentiment d'insatisfaction. Contrairement à Tchekhov qui décrira quelques années plus tard des personnages rongés de nostalgie, Tourgueniev observe son petit monde sans céder à l'apitoiement. Ceux qui mènent une existence dorée ne tarderont pas à reprendre leurs habitudes. Les jeunes gens sans fortune paieront, en revanche, les pots cassés.La technique rigoureuse d'Alain Françon convient parfaitement à cet univers. Il a en outre eu l'heureuse idée de demander à Michel Vinaver, dont on connait la plume sans fioritures, d'assurer la traduction laquelle est admirable. Il a été tout aussi bien inspiré pour ce qui est du choix de ses interprètes. Avec son si singulier phrasé, Anouck Grinberg campe à merveille une femme qui, habituée à être maîtresse du jeu, doit y renoncer. Face à elle Micha Lescot incarne avec un indéniable panache l'ami qui se sent de trop. Nicolas Avinée et India Haïr sont quant à eux, impressionnants de fraîcheur et de talent. On savait à quel point Philippe Fretun sait se montrer savoureux, il en arrive ici à se surpasser. Quant à Catherine Ferran la justesse de son jeu une fois de plus impressionne. Il s'agit, on le voit, d'une indicutable réussite. Juqu'au 28 avril Théâtre Dejazet. Tél 01 48 87 52 55
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