vendredi 24 novembre 2017
Maîtres anciens de Thomas Bernhardt
Dans Maîtres anciens, l'avant dernier de ses romans Thomas Berhardt donne la parole à un critique musical, personnage évidement à sa ressemblance. Parvenu à un grand âge il n'hésite plus à y aller de tout son mépris pour les grands noms du patrimoine culturel germanique. Beethoven, Stifter, Mahler et bien d'autres en prennent pour leur grade. Ses paroles deviennent plus furibondes encore quand il évoque Heideger dont l'engagement national socialiste et une pensée qu'il prétend faite d'emprunts à des philosophes d'une envergure infiniment plus grande que la sienne le fait vomir. Il n'épargne pas davantage ses propres ascendants qui se vantaient d'avoir des liens familiaux avec des hommes illustres mais firent de son enfance un enfer. Il semble n'avoir d'estime que pour Schopenhauer dont il ne peut qu'apprécier le pessimisme radical. Comme l'écrivain, son double, le critique musical vient de perdre sa femme. Elle sut, on le comprend, le consoler de vivre dans un monde qui lui faisait horreur. Seul en scène, ce qui lui convient on ne peut mieux, Nicolas Bouchaud (que met en scène Eric Didry) apparaît, tant par sa manière de dire le texte (qu'il a à merveille adapté pour la scène avec son metteur en scène et Véronique Timsit)que par sa gestuelle, comme l'un des comédiens de théâtre les plus adroit et doué du moment. Si l'oeuvre de Thomas Bernhardt est d'une véhémente noirceur elle apparaît aussi, tant sont nombreuses ses outrances verbales, d'un comique achevé. On sort de ce fait de la représentation le sourire aux lèvres. Jusqu'au 22 Décembre Théâtre de la Bastille tél 01 43 57 42 14
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