samedi 25 février 2017

Mayday de Dorothée Zumstein

Les talents réunis de deux jeunes femmes, l'auteure Dorothée Zumstein et la metteuse en scène Julie Duclos nous valent un des spectacles les puissamment inconfortables de la saison. Frappée par l'entretien qu'a accordé à une journaliste May Bell - femme d'une quarantaine d'année qui à l'âge de 11 ans tua deux petits garçons et qui libérée de prison s'est mariée et a eu une enfant - Dorothée Zumstein a écrit de sa plume acérée, on peut même dire sans merci une pièce qui a, à juste titre, séduit Julie Duclos. Le spectacle débute sur celle qui commit autrefois ce crime exorbitant (fabuleuse Marie Matheron) laquelle en rameutant ses souvenirs tente de comprendre son geste. Elle apparaît à la fois sur la scène et sur un vaste écran où son visage exprime la souffrance qui jamais ne la quitte. Elle est issue d'une famille sans le sou marquée par la suprématie féminine, mais aussi la prostitution et l'inceste. Sa mère dont elle ne garde que des souvenirs affligeants commença à l'adolescence, après la mort de son père, à zoner. Mary (troublante Alexis Riemer) à qui elle donna naissance alors qu'elle avait 17 ans lui apparût d'emblée comme un être malfaisant. La grand mère, qui connut quant à elle une passion religieuse, n'évoquait jamais les événements traumatisants du passé. Le mystère, des comportements excentriques ou carrément prédateurs de certains membres de la famille demeure. Julie Duclo s'est rendu en Angleterre sur les lieux dévastés, projetés sur des écrans, où les faits se sont déroulés. Comme beaucoup de metteurs en scène de sa génération elle utilise parfois en surabondance les projections. C'est là la seule réserve que suscite ce spectacle explosif sur les énigmes de la transmission. Jusqu'au 17 mars La colline Tél 01 44 62 52 52

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