mardi 8 novembre 2016
La cuisine d'Elvis de Lee Hall
Sa bonne réputation, Lee Hall la doit au scénario du film de Stephen Daldry Billy Elliot. Il est par ailleurs l'auteur de nombreuses pièces de théâtre dont le public anglais raffole. Metteur en scène d'un théâtre corrosif, Pierre Maillet a eu mille fois raison de puiser dans l'oeuvre de ce dramaturge "La cuisine d'Elvis" qui nous fait entrer dans l'intimité d'une famille singulièrement déglinguée. Ses trois membres sont, en effet, de drôles de pistolets. La mère, qui a un sérieux penchant pour la bouteille, s'envoie en l'air avec un jeune homme étonné d'être autant désiré. Le père est réduit à l'état de légume. Reste la fille qui est à longueur de temps aux fourneaux où elle prépare des plats qui ferait le bonheur des amateurs de ripailles. Si la mère anorexique n'apprécie pas mais alors pas du tout cette passion culinaire, son amant se révèle une excellente fourchette. Pas surprenant qu'il devienne bientôt autant l'objet de la convoitise de la fille que de la mère. La pièce de Lee Hall est une sorte d'anti-Théorême où, l'on s'en souvient, un étranger séduit chacun des habitants de la maison où il a été accueilli. Comme dans un songe le père (Pierre maillet) sort parfois de sa catatonie pour chanter des tubes du King, autrement dit d'Elvis Presley. Mais ce petit monde ne fait pas que débloquer. Soudain, alors qu'on ne s'y attend pas, la mère (Marie Payen qui a l'art de conjuguer barjerie et émotion) confie que le mal dont souffre son homme la laisse inconsolée. Les relations qu'elle entretient avec sa fille (Cécile Bournay) sont, elles, tantôt à couteaux tirés,tantôt tendres. Les talents et tempéraments de ces deux comédiennes s'accordent à merveille. Elles ont trouvé en Matthieu Cruciani un partenaire à leur mesure. Si l'on ajoute combien est succulente la traduction de Louis-Charles Sirjac on aura compris que La cuisine d'Elvis mérite qu'on s'y rende. Jusqu'au 27 novembre Théâtre du Rond-Point Tél01 44 95 98 21
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