samedi 19 mars 2016
Phèdre de Wajdi Mouawad, Sarah Kane, J.M. Coetzee
Au début de ce spectacle au long cours apparaît Aphrodite, déesse de l'amour. Sa descendance prédit-elle, connaîtra les ardeurs et les affres de la chair. Phèdre en témoignera que sa passion sexuelle pour Hippolyte, son beau fils, conduira à d'effroyables extrémités. Tout du long elle est submergée, non - quoi qu'elle dise - par l'amour mais par le désir. On peine à comprendre pourquoi trois auteurs de renom ont été mis à contribution pour tous soutenir que l'épouse de Thésée n'a de cesse de séduire ou, pour le dire plus crûment, de s'envoyer son jeune beau fils. Qui de jeune garçon candide se transforme au fil de la représentation en gouape ténébreuse. Il semble que Krzysztof Warlikovski - dont tant de création furent des enchantements - ait voulu bâtir un monument à la gloire d'Isabelle Huppert.Qui en grande virtuose navigue d'une Phèdre à l'autre. Dans la seule scène dont elle n'est pas trône sa photo. Sa performance trop voyante donne le sentiment que c'est elle et non le metteur en scène qui tient la barre. On aimerait que cette comédienne d'un sidérant talent trouve, comme elle le fit jadis sous la direction de Claude Régy et, plus récemment à l'écran, sous celles de Claire Dennis et de Hong Sang-soo, des rôles où elle ne soit pas tentée de montrer l'étendue de son savoir-faire. La splendeur du décor conçu par Malgorzata Szczesniak et sa saisissante utilisation nous offre, heureusement, quelques moments de pur émerveillement.Jusqu'au 13 mai Théâtre de l'Odéon Paris 6e tél 01 44 85 40 40
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