vendredi 16 janvier 2015
Nos serments. Texte Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos
Il fut un temps où le cinéaste Eric Roehmer réalisait des films où il mettait en scène et faisait parler (d'abondance!) des personnages qui avaient deux générations de moins que lui. Ils utilisaient évidement des mots qui auraient pu être les siens. Il y va tout autrement dans "Nos serments" où des acteurs (files et des garçons d'une vingtaines d'années) se retrouvent dans la peau et les nerfs de jeunes gens des années 70. Epoque que vécut Guy_Patrick Sainderichin, l'un des deux auteurs de la pièce, et au cours de laquelle il découvrit "La maman et la putain" film de Jean Eustache qui fut emblématique de ces années d'avant les portables, le web,l'obsession de la réussite sociale... A ses côtés, n'ayant pas besoin de puiser dans sa réserve de souvenirs, la jeune Julie Duclos avec laquelle il s'inspira des improvisations des comédiens pour fourbir dialogues et monologues intérieurs et qui dirige ceux qui, il y a peu, firent,souvent,avec elle leurs classes au conservatoire.
Le récit est celui d'un homme qui après avoir vécu avec une femme disons un brin possessive, partage la vie d'une autre et s'autorise à vivre une histoire d'amour avec une infirmière polonaise récemment arrivée en France. On n'a, à ma connaissance jamais évoqué avec une tel naturel la liberté d'aimer qui provoqua dans les années d'avant le sida tant d'ivresse et d'effondrements Mélancolie et humour sont d'ailleurs du début à la fin du spectacle indémêlables. Une heureuse sélection de tubes de l'époque font fréquemment palpiter la représentation. On ne saurait assez louer les cinq interprètes (Maëlia Gentil, David Houri, Alix Riemer, Magdalena Malina et Yohann Lopez qui incarne une sorte de témoin pas neutre du tout des événements ) qui donnent à des personnages inactuels une vérité attachante. Le mot attachant est à l'évidence celui qui sied le mieux à ce spectacle fait de subtils allers retours entre théâtre et vidéo.
Jusqu'au 14 février la Colline-théâtre national Tel 01 44 62 52 52
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1 commentaire:
bonjour,
votre article est bourré de fautes...
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