Relégué au purgatoire depuis quantité d'années le théâtre de Sartre n'est pas aussi daté qu'on le prétend. Même si certaines de ses pièces telles que La putain respectueuse ou Morts sans sépulture pèchent par un manichéisme exaspérant. Il en va tout autrement de Huis clos où un homme et deux femmes se retrouvent après leur mort dans une chambre surchauffée où ils ne tardent pas à se prendre de bec. Le climat d'inimitié qui règne entre eux se détériore davantage encore quand chacun aura vidé son sac et offrira aux deux autres une image peu flatteuse de sa personne. Ils en arrivent vite à constater que s'ils se trouvent réunis c'est qu'ils possèdent la faculté d'être les tourmenteurs les uns des autres.
Qui ne se souvient de la phrase "L'enfer c'est les autres"? Elle n'est pourtant guère généralisable. Les trois quidams contraints de partager un lieu à la physionomie accablante ont été choisies car elles n'ont aucune affinités. Ils serait donc plus judicieux de dire que l'enfer c'est le défilé morne et sans fin des heures. Agathe Alexis, qui joue la lesbienne à la verve assassine, a ordonné une mise en scène qui met le texte sous tension. L'excellence des acteurs est pour beaucoup dans la réussite de la représentation. Bruno Boulzaguet, le seul qui n'a pas attenté à la vie de quiconque a la partition la plus difficile. Mais son personnage nous est rapidement d'une inquiétante familarité.
Un spectacle qui en cette période de programmation chétive vaut la découverte.
Jusqu'au 31 août Le Lucernaire tel 01 45 44 57 34
samedi 13 juillet 2013
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