vendredi 3 février 2012

Sortir du corps de Valère Novarina

Crée en 1978 la compagnie de l'Oiseau-Mouche est composée de 23 comédiens atteints d'un handicap mental. Aucun metteur en scène n'y est permanent. Tous ceux qui ont parcouru un bout de chemin avec ces acteurs ouverts à de nouvelles perspectives esthétiques ont réalisés des spectacles qui restent imprimés dans les mémoires.

C'est le cas une fois encore de Sortir du corps pour lequel Cédric Orain a réuni cinq acteurs, deux femmes et trois hommes, qui se mesurent, souvent comme sur un ring, à des fragments de 3 oeuvres de l'écrivain-plasticien Valère Novarina : Lettre aux acteurs, Pour Louis de Funès et le monologue de l'infini tiré de L'opérette imaginaire.

Dans les pièces de cet auteur les personnages semblent se dissoudre dans le verbe qui se transforme progressivement en substance sonore. Comme le dit Florence Decourcelle, l'une des interprètes, "ce texte a modifié la conscience que j'ai de moi. Il me colle à la peau"Il est en effet clair que Novarina parle de l'énigme du théâtre. Qu'il prospecte au delà des réseaux habituels.

Pour familiariser ses acteurs à ce monde déréalisé, Cédric Orain les a inciter à improviser. Et les a placés dans un décor si schématique que seul leur jeu rend compte de leur tornade intérieure. Le plus touchant est peut-être qu'ils arrivent a être tantôt homme, tantôt femme, d'autre fois d'une identité sexuelle plus floue.Il est des instants où certains portent perruque, d'autres où une comédienne montre le haut de son corps. On aura compris qu'il s'agit là d'un spectacle qui ne peut que plaire à des spectateurs qui apprécient la présence dans la réalité de l'invraisemblable.


Jusqu'au 12 février La Maison des Métallos tel 01 48 05 88 27
Du 14 au 17 février La Rose des vents Villeneuve D'Ascq (59) tel 03 20 61 96 96
Le 15 mai Théâtre Le Passage Fecamp (76) tel 02 35 29 22 81

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