jeudi 2 décembre 2010

Petites histoires de la folie ordinaire de Petr Zelenka

Petr Zelenka : un nom à retenir. Né à prague en 1967, il est à la fois auteur dramatique, scénariste et cinéaste. Il a en effet adapté pour l'écran Les frères Karamazov et sa première pièce qui n'est autre que Petites histoires de la folie ordinaire. Il y dépeint des personnages qui vivent sous l'autoritaire régime communiste et qui tous ont un grain. C'est en connaisseur qu'il pénètre leur intimité cafardeuse. Dès la première scène on nage dans l'absurde. Un trentenaire sous la coupe d'un gourou coupe, alors qu'elle dormait, les cheveux de la fille qui l'a laissé choir. Il doit ensuite brûler la chevelure à l'endroit où il a connu la demoiselle. Petit problème : il s'est attaqué à la tignasse non de celle qu'il voudrait voir revenir à lui mais à celle de sa tante.

La pièce est tout du long du même acabit. Ses parents comme ses amis et voisins collectionnent les galères, connaissent la déroute de leurs amours et tiennent des discours où l'absurde le dispute au tragique ou au comique échevelé.Les échanges entre ces personnages totalement à côté de la plaque sont évidement crépitants. D'autant que le merveilleux s'en mêle puisqu'un mannequin de cire se met à parler et que la couverture du personnage central s'anime sous ses yeux...

Le collectif DRAO qui s'est donné pour mission de mettre collectivement en scène des auteurs contemporains (ils se sont affronté à Jean-Luc Lagarce, Fausto Paravidino, Roland Schimmelpfennig) aurait dû faire appel à un metteur en scène de leur choix qui aurait empêché que le spectacle soit une suite de numéros et qui aurait fait en sorte qu'il soit tour à tour émouvant, effrayant, désopilant.La pièce de Petr Zelenka n'est pas seulement une farce tourbillonnante mais se veut aussi un miroir d'une société qui ne tourne pas rond. Ce qui n'est pas particulièrement hilarant.

Lacan, dans un de ses moment de génie, disait "n'est pas fou qui veut". On pourrait ajouter qu'il ne suffit pas de jouer au fou pour convaincre le public que l'univers dans lequel évoluent les comédiens ressemble comme deux gouttes d'eau à un hôpital psychiatrique.

Juqu'au 12 décembre Théâtre de la Tempête Cartoucherie de Vincennes tel 01 43 28 36 36

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