vendredi 11 décembre 2009

Fortunio d'André Messager

Talentueux touche à tout, Denis Podalydès manie aussi bien la mise en scène d'opéra -qu'il aborde pour la première fois - que celles de pièces de théâtre. Inspiré par Le chandelier de Musset (dont Flers et Cavaillet ont tiré l'un de leur meilleur livret) il était, c'est indéniable, avec Fortunio en terrain connu puisqu'il monta la saison dernière à la Comédie Française Fantasio du même Musset. La surprise est que la musique d'André Messager (1853 - 1929) - qui fut aussi un chef d'orchestre inspiré notamment de Pelléas et Mélisande de Debussy dont on retouve ici des accents - ajoute un climat dramatique au propos de l'écrivain Grâce en grande partie à la direction musicale de Louis Langrée
Le thème, on ne peut plus classique n'est guère éloigné de celui du film de René Clair "Les grandes manoeuvres." Un officier décide de séduire l'avenante épouse d'un vieux notaire qui sous ses dehors liants se révèle un bonhomme compulsif et rongé de jalousie. Le gradé, véritable artiste en fourberie, conseille à sa maîtresse, afin de diriger la vindicte du mari sur un autre, de prendre un chandelier, c'est à dire un homme à priori inoffensif sur lequel se porteront les soupçons du conjoint berné. Mais le brave Fortunio, fils un peu empoté d'une famille paysanne (Joseph Kaiser plus que convaincant) est éperdument épris de la belle jeune femme qui ne tarde pas à être sensible à cette passion. Le lieutenant ne songe plus qu'à se venger. Mais on ne marivaude pas impunément au-dessus du volcan. La fin de cet imbroglio n'est guère croquignolesque.
La force de persuasion du metteur en scène et une musique qui apparaît comme le bruit assourdissant des émotions font de ce Fortunio un spectacle on ne peut plus charmant.
Les 12, 14, 16, 18, 20 décembre Opéra Comique tel 08 25 01 01 25

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