mercredi 17 juin 2009

Festival Trans 09

Après d'innombrables déconvenues propres aux fins de saison  sur lesquelles il est inutile de s'attarder le festival Trans initié par Jean-Michel Rabeux favorise les jeunes pousses désireuses de changer les codes de la représentation.  Ainsi Sylvie Reteuna qui a l'audace de s'attaquer à Blanche-Neige de Robert Walser, écrivain suisse qui passa la majeure partie de sa vie en hôpital psychiatrique où il arracha a ses ténèbres  des oeuvres qu'on pourrait, si l'on était lyrique, comparer à des poussières d'étoiles. Ainsi cette pièce où il revisite  le conte des frères Grimm en l'enrichissant d'un  bouillonnement poétique  proprement suffoquant. La fébrilité inquiète de  Blanche-Neige est sans cesse avivée par la reine qui ne supporte pas qu'une princesse dans tout l'éclat de sa jeunesse  puisse  rivaliser avec sa beauté dédaigneuse. Le comportement  de cette somptueuse teigne est fait de mots apaisants et de gestes meurtriers. 
Le reste de l'entourage de la jeune fille n'est guère plus rassurant puisqu'il se compose d'un chasseur (qui est aussi le narrateur), amant de la souveraine et d'un prince malingre qui porte des chaussures vertes à hauts talons. Tous lui apparaissent  par instants comme ses tourmenteurs. Une vidéo aux images aussi changeantes que faites pour alimenter nos facultés oniriques occupe le fond de scène. La distribution est quant à elle un régal qui réunit Claude Degliame (sublime en reine  toute d' ambivalence), Aurelia Arto, Marc Mérigot et Eram Sobhani
Autre spectacle d'une splendeur aussi dévastatrice donné au cours de la même soirée : Strptease  mis en scène et écrit (en s'inspirant de Valère Novarina et Pascal Quignard, deux écrivains qui ne comptent pas parmi les moindres) par Cédric Orain. Une seule comédienne, mais d'un talent et d'une malice difficilement comparables occupe le plateau : Céline Milliat -Baumgartner . Sa performance aussi culottée que gracieuse et d'une folle ironie donne l'envie d'avoir rapidement le précieux bonheur de la retrouver.
Ces deux spectacles qui font un si joli pied de nez au conformisme ambiant  seront, pour notre plus grande délectation, à l'affiche la saison prochaine.
Blanche-Neige et Striptease jusqu'au 18 juin Théâtre de la Bastille Le festival se poursuit jusqu'au 28 juin avec des créations qu'on nous promet aussi inusuelles  

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