Secondé par Emmanuel Bourdieu, et Eric Ruf (notamment responsable au goût sûr du décor) Denis Podalydès incarne un scientifique tout de raison stricte que ses prétentions savantes vont emmener à créer Hyde, son double maléfique. Partant du roman de Robert-Louis Stevenson adapté à l'écran par Rouben Mamoulian, Victor Fleming et plus récemment Stephen Frears, Christine Montalbetti a peaufiné une adaptation théâtrale dans laquelle l'honorable docteur devient à la tombée de la nuit, après avoir ingurgité une potion de sa composition, la proie de pulsions meurtrières. Une de ses mains, puis les deux et enfin sa poitrine sont bientôt recouvertes d'une pilosité exubérante.
Lorsqu'il redevient le fréquentable Hyde, il dresse le panorama de ses forfaits et tente d'éclaircir et de dissiper ses ténèbres intérieures. Il ne lui échappe évidement pas que l'inhumain a partie liée avec l'humain. Bien que parfois tenté de mettre fin aux apparitions du monstre qui l'habite, il ne reste jamais longtemps dans ses louables dispositions. Il n'aura donc d'autre choix pour mettre fin à cette dangereuse schizophrénie que se faire sauter le caisson. Mais il tient avant de disparaître, à enregistrer une confession qui en dit long sur la dualité abyssale des hommes.
Véritable homme orchestre (il est comédien, s'essaie à l'écriture, réalise des mises en scène de théâtre et il y a peu d'un opéra...) Denis Podalydès apporte la confirmation qu'il est l'un des interprètes les plus doués et avides d'aventures à haut risque de sa génération. La preuve : le grand méchant fou qu'il joue ici.
Du 7 au 23 janvier Théâtre National de Chaillot Salle Gémier tel 01 53 65 30 00
dimanche 3 janvier 2010
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