Lorsqu'il l'écrivit en 1926 le jeune Brecht intitula sa pièce La noce. Il l'appela ensuite La noce chez les petits bourgeois. Considérant qu'en insistant sur le fait qu'elle se déroule dans un milieu précis et que cela la prive d'une portée universelle, le metteur en scène Patrick Pineau lui a rendu son titre d'origine. La première scène nous fait faire connaissance avec un couple au sourire engageant sur le point de convoler.
Arrivent parents et amis qui, après avoir rivalisé d'amabilités et fait honneur aux innombrables plats préparés par la mère du marié, à l'évidence une immuable maîtresse de maison, les convives commencent à s'étriper. Leur médiocrité hargneuse à laquelle s'ajoute une foule d'incidents provoqués par la piètre qualité des meubles transforment la noce en fiasco. Plus ça va, plus l'ambiance devient irascible.
Patrick Pineau qui s'est entouré d'excellents comédiens qu'il a connu, pour la plupart, alors qu'il faisait partie de la troupe de Georges Lavaudant, redonne à cette oeuvre souvent montée sa juste charge de brio et de rosserie. Chacun flirte avec un vocabulaire hautement combustible. Ainsi sa meilleure amie dévoile que la mariée est enceinte, ce qui était, à l'époque, la honte suprême.
Si cette pièce reste autant d'actualité c'est que notre époque est aussi vide de pensée que celle que connut à ses débuts Brecht, dont le théâtre n'était encore ni épique, ni didactique, mais où les pulsions populistes n'allaient pas tarder à triompher. Une danse et une chanson composée par Jean-Philippe François sont prétextes à de salubres audaces sexuelles. Le coup de théâtre final est, lui, d'un tel superbe culot qu'il restera inscrit dans les mémoires.
Juqu'au 2 février MC93 Bobigny tel 0141 60 72 72
jeudi 14 janvier 2010
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