Figure de proue de la littérature transalpine, Elio Vittorini rejoignit le maquis. Dans son roman Uomini e no, qu'ont adaptés Benedicte Le Lamer et Pascal Kirsch (par ailleurs metteur en scène de ce spectacle hors normes), il décrit la vie de partisan qui fut la sienne. Au début surtout la musique est très présente. Un chanteur dont la voix n'est pas sans évoquer celle de Paolo Conte s'élève. C'est un des moments les plus émouvants de cette peinture d'un groupe de résistants dont le but n'est à l'évidence pas de nous embrumer le regard... Des musiciens de haut niveau improvisent aussi à différent instants de l'action une volée de notes.
Pascal Kirsch aime mélanger les genres antagonistes. A une scène qui détaille les revirements amoureux d'un couple et où l'homme ne semble avoir d'autre dessein que d'être heureux en succède d'autres qui nous plongent dans l'horreur guerrière. Il en est une particulièrement éprouvante où un officier de la wehrmacht punit avec une sévérité sadique un homme jeune qui a eu le front de tuer un de ses chiens. Malheureusement les éclairages sont presque tout du long si chiches qu'ils permettent à peine de discerner le moment où le destin de ce garçon de 27 ans est plié. Pascal Kirsch qui a été l'assistant de Claude Régy laisse, comme le fait parfois ce dernier, à peine entrevoir ce qui se déroule sur le plateau.
C'est là le principal reproche qu'on fera à cette représentation magnifiquement interprétée par Vincent Guédon et Loïc Le Roux qui, comme Rome, ville ouverte et Les évadés de la nuit de Roberto Rosselini, nous entraîne dans les plus terrifiants tumultes de l'Histoire italienne.
Jusqu'au 6 février Théâtre l'Echangeur tel 01 43 62 71 20
mardi 26 janvier 2010
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