Dieu aussi fantasque que peu sourcilleux sur les moyens d'obtenir ce qui lui chante, Protée tient prisonnière dans l'île de Naxos la nymphe Brindosier. Fine mouche, celle-ci tente de tirer parti du passage dans les lieux de Ménélas et d'Hélène à leur retour de Troie, pour prendre la poudre d'escampette. Elle se fait passer aux yeux de ce grand nigaud de Ménélas pour la véritable Hélène et persuade cette dernière, que l'évocation de Paris, son défunt amant, rend toute frétillante, de rester à Naxos auprès de Protée.
Nettement moins tenté par le sacré que dans Le soulier de satin ou L'otage, Claudel se révèle dans cette farce mythologique quasi jamais mise en scène, d'une espièglerie explosive. Son humour culmine dans la scène où s'exprime la rivalité mutine des deux femmes. On est aussi amusé par le ton énergique de la fausse Hélène (Eléonore Joncquez) que par l'allure statufiée de la vraie (Marie Micla) laquelle finit par descendre de son socle.
La décapante fantaisie dont fait preuve Claudel a visiblement inspiré Philippe Adrien (qui mit autrefois magnifiquement en scène Le soulier de satin) dont le spectacle ravi un public qui, malgré les rigueurs de la saison, vient en nombre. Il est vrai que la distribution (laquelle comprend aussi les endiablés Jean-Jacques Moreau, Matthieu Marie et Dominique Gras) tout comme les costumes (signés Elena Ant) sont des régals et que les images vidéos situent cette histoire de fous dans des paysage d'une immuable splendeur.
Jusqu'au 24 février la Tempête Cartoucherie tel 01 43 28 36 36
dimanche 20 janvier 2013
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