Pièce de Victor Hugo qui pour des raisons obscures avait été mise en veilleuse, "Mille francs de récompense" méritait la redécouverte. Les personnages centraux en sont les membres d'une famille qui de la gêne sont tombés dans la pauvreté et que la misère guette. Survient par un heureux hasard un certain Glapieu, pauvre diable qui après avoir commis quelques larcins a décidé de devenir un honnête homme et qui va s'échiner à sortir les malheureux de la mouise et surtout des griffes d'un puissant escogriffe qui "tartuffie" à tout va.
L'écrivain a, on le sait, l'art d'entretenir la flamme du romanesque. Il n'hésite donc pas a tisser des noeuds relationnels compliqués. Avec son lot de péripéties il penche déjà vers le théâtre aux rebondissements sans fins de Feydeau. Sauf que chez lui le tragique constamment tutoie le farfelu. Comme le faisait justement remarquer la personne qui m'accompagnait la pièce apparaît comme une parodie de mélodrame. Les méchants sont des horreurs tandis que les gentils le sont jusqu'à l'excès.
Ce qui frappe le plus, outre une distribution qui mérite un coup de chapeau collectif, est la scénographie de Chantal Thomas. Somptueuse. Les costumes noirs et gris ne le sont pas moins. Alors que quand il mit en scène, il y a peu, à la Comédie Française, L'opéra de quat'sous de Brecht, Laurent Pelly ne se montra guère à la hauteur de la tâche, il tient cette fois fermement les rênes.On ne peut que l'approuver quand il rappelle avec cette oeuvre de l'acrobate du verbe et écrivain engagé qu'était Hugo que les années de la Restauration où elle se situe n'est pas sans rappeler nos temps néo-libéraux et son retour violent des inégalités.
En dépit de quelques monologues dont la longueur en exaspérera plus d'un, cette vision de l'humanité si proche de celle des Misérable est- du moins pour ceux qui ne recherchent pas à tous prix des spectacles farouchement novateurs - un véritable festin
Jusqu'au 5 juin Odéon - Théâtre de l'Europe tel 01 44 85 40 40
dimanche 29 mai 2011
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