Grise est la couleur de l'univers Beckettien. Un individu plié en deux se déplace entre un aveugle paraplégique, qu'il débarrasse du drap qui le recouvre, et deux poubelles dans lesquelles deux petits vieux finissent leurs jours. Il apparaît vite que Clov, l'homme qui apparaît en premier est au service de Hamm, l'infirme dont il est peut être le fils alors que Nagg et Nell les deux personnages éprouvés par les années, sont les parents de l'individu aux paroles fétides incapable se mouvoir mais qui ne cesse de faire du foin.
On pourrait au vu d'un tel tableau imaginer qu'on est en pleine sinistrose. Il n'en est rien. Beckett a cet humour caustique et souvent cru propre aux anglo-saxons. Et l'on se surprend fréquemment à être saisi de rire.Il est aussi des scènes déchirantes tel ce ultime dialogue de Nagg et de Nell. Puis elle meurt tandis qu'il s'enfouit dans sa poubelle. Les femmes n'occupent qu'une place menue dans l'oeuvre de l'écrivain irlandais. La seule figure féminine d'importance qu'on puisse repérer dans sa production est la Winnie d'"Oh les beaux jours" enterrée jusqu'au cou dans un gros mamelon...
Les rapports de pouvoir qui unissent Hamm et son souffre-douleur lequel finira par se rebiffer sont l'ossature de cette Fin de partie. Les paroles hagardes, les souvenirs embrumés et surtout la hargne virulente de celui à qui il a voué sa vie finiront par convaincre Clov de "gagner la sortie"
Serge Merlin, Jean-Quentin Châtelain tout comme Isabelle Sadoyan et Michel Robin sont plus que parfaits. Tous quatre semblent avoir déposés leurs bagages de connaissances du métier pour prendre un essor nouveau. Cela grâce à Alain Françon qui rentre dans le fil de ce texte dont il a, plus que quiconque, l'intelligence.
Jusqu'au 17 juillet Théâtre de la Madeleine tel 01 42 65 07 09
jeudi 26 mai 2011
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