Pas sûr que cette pièce, disons plutôt cette farce grivoise, du champion de la provocation qu"était l'auteur dramatique israélien Hanokh Levin méritait d'être montée. Un garçon d'une affligeante laideur se lamente sur son sort de célibataire. Mandé par ses envahissants père et mère un marieur - comme il en existait dans les communautés juives d'antan mais aussi dans la Russie des tsars comme le montre Gogol dans Mariage - lui dégotte une fille d'un âge plus très tendre et d'un physique particulièrement peu attrayant . Les deux couples de parents vont, vite fait mal fait, marier leurs incasables rejetons qui, eux, ne défaillent pas de joie, Ne se considèrent pas à la noce.
Consommer le mariage se révèle pour l'infortuné marié inenvisageable. Frédéric Bélier Garcia a eu l'idée salutaire de faire baigner cette pochade dans le climat turbulent et ensoleillé des comédies à l'italienne. Les femmes sont toutes d'une hystérie rayonnante.
En particulier une vestale, qui semble droit sortie d'un film du maestro Fellini ,dont le physique prétendument dévastateur et en réalité puissamment enrobé, serait susceptible d'éveiller la libido de l'époux,. La pièce ensuite tourne hélas, en rond. Une ronde malicieuse des protagonistes comme leur verve batailleuse l'empêchent heureusement de s'enliser.
Comme dans tous ses écrits l'auteur dépeint des relations familiales explosives. Le metteur se devait donc de choisir des acteurs comme on dit de tempérament. Ce qui est le cas de beaucoup (notamment de Christine Pignet, Ophélia Kolb, Ged Marlon, Paul Minthe, Jan Hammenercker) mais, c'est bien fâcheux, pas de tous.Un décor disons bizarroïde, conçu pourtant par Sophie Perez et Xavier Boussiron qu'on a connus mieux inspirés, n'aide pas le spectacle pourtant intelligemment mis en scène à prendre son envol. Et si Frédéric Bélier Garcia était davantage à son affaire quand il s'attaque à des textes de plus grande envergure tel que Liliom de Ferenc Molnar dont l'effet hypnotique persiste?
Jusqu"au 10 mai Nouveau Théâtre de Montreuil tel 01 48 70 48 90
Du 19 au 21 mai Théâtre de La Criée -Théâtre National de Marseille
vendredi 6 mai 2011
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