Vénéré comme ce qu'on appelle au Japon un trésor national vivant, Patrice Chereau a eu le privilège d'être honoré au Louvres où il eu le loisir de monter des spectacles et de faire valoir ceux d'artistes qu'il estime. Notamment 3 du chorégraphe Thierry Thieu Niang lequel est une pure merveille.Ce qui n'est pas le cas de Rêve d'automne du norvégien Jon Fosse dont l'univers est à mille lieu du lyrisme fiévreux de Chereau. Alors que pour l'auteur les morts nous envahissent, il se contente, lui, de faire évoluer dans un cimetière des fantôme parmi lesquels la grandiose Michelle Marquais et le jeune Alexandre Styker.
Mais pour le reste il utilise son lexique habituel. Et l'on retrouve comme dans la majorité de ses créations l'affrontement d'un couple dépareillé qui passe constamment de l'attirance au rejet. Comme toujours chez lui les femmes sont de fieffées emmerdeuses. L'expression "continent noir", que Freud utilisait pour parler de la gent féminine telle que la perçoit les hommes pour qui elle sera toujours un périlleux mystère, semble avoir été inventée pour celui que fut autrefois une figure de proue de la sédition théâtrale.
Le comique de la situation est qu'il se soit piégé en choisissant pour les rôles féminins principaux Valéria Bruni-Tedeschi -dont le jeu frôlant l'hystérie peut en agacer certains et en séduire beaucoup d'autres - et surtout Bulle Ogier qui donne une saisissante interprétation de son personnage de mère intrusive. Face à elles Pascal Greggory (pourtant remarquable dans Ordet mis en scène par Arthur Nauziciel) ne fait pas le poids.
Le spectacle se déroule dans un décor qui reconstitue une salle du Louvre et qui sent le fric à plein nez. Ce qui en cette période de disette est particulièrement outrageant. Les applaudissements retenus du public sont la preuve que si les journaliste ont pour la plupart écrit monts et merveille sur ce spectacle si attendu, les spectateurs eux, ne sont pas dupes.
Jusqu'au 25 janvier Théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77
mardi 21 décembre 2010
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