Ni Lars Norén l'auteur, ni Thomas Ostermeyer le metteur en scène n'y vont de main morte dans ce remake virulent de Qui a peur de Virginia Woolf d'Edward Albee. Frank rentre à la fin de la journée dans l'appartement ultra bobo où l'attend Katarina. Il a au départ l'allure d'un homme à la vie peignée. Mais il ne tarde pas à manifester qu'il ne s'agit là que d'un masque. Si les deux amants, neuf ans après leur rencontre s'aiment toujours, ils ne cessent de s'abreuver d'injures. Il reproche à sa compagne d'avoir été tabassée par le temps qui a coulé. Devenue maîtresse dans l'art de la pique, elle ne l'épargne pas davantage. Ayant utilisé toutes les paroles blessantes qu'ils pouvaient échanger ils invitent, pour faire diversion, le couple de voisins du dessous.
Ceux - ci, parents de deux enfants dont ils ne cessent de parler, vont d'abord être horrifiés en apprenant qu'un sac en plastique qui se trouve dans l'entrée recouvre l'urne contenant les cendres de la mère de Frank. Ils n'ont pas finis d'être sidérés. Ils deviennent les témoins de la lutte sans fin qui oppose leurs hôtes, lutte qui est avivée par le fait que l'alcool coule à flot.Le climat de haine dans lequel ils baignent fini par les atteindre. Ils se balanceront à leur tour leur quatre vérités.
La monstruosité des situation est heureusement fréquemment contrebalancée par la drôlerie qu'elle engendre. Quatre acteurs de première force défendent ces personnages au bord de la crise de nerf et qui parfois y succombent. Thomas Ostermeyer a donné à cette pièce que Lars Norén écrivit à ses débuts quelques touches actuelles notamment par un usage inédit de la vidéo ( qui n'a rien à voir avec la fâcheuse habitude qu'ont aujourd'hui la plupart des metteurs en scène de la greffer sur leurs spectacles) et par des décors dont un tourniquet nous fait découvrir les moindres détails
Lars Nôren est, c'est clair, un descendant de la haute lignée de ces autres maîtres scandinaves, Srindberg et Bergman, qui s'y entendaient pour dresser un constat accablant de la vie en couple. On ne voit pas qui mieux que le directeur de la Schaubüne pouvait en faire ressortir la substantifique moëlle.
Jusqu'au 11 décembre Odéon - Théâtre de l'Europe tel 01 44 85 40 40
samedi 4 décembre 2010
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2 commentaires:
on s'est franchement et lourdement ennuyé à l'Odéon, où (même) Ostermeyer n'arrive pas à rattraper l'hétéro-beauferie de Lars Noren et des spectateurs qui rient comme à un show télévisé.
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