Difficile de ne pas songer aux fabuleuse Lettes de la religieuse portugaise en écoutant ce texte d'Anna de Noailles, étoile des lettres françaises un peu tombée dans l'oubli.Adapté avec une touchante subtilité pour la scène par Ludovic Michel et monté avec raffinement par Thierry Harcourt, ce récit est celui d'une jeune fille, qui, pour fuir une vie familiale sans chaleur, est entrée au couvent. Lieu qu'elle trouve doux et royal. Jusqu'à ce que sa rencontre dans l'enceinte de l'église avec un jeune peintre visiblement subjugué par elle lui mette la tête en feu.
Fou de passion, il arrive à rentrer la nuit, à pas étouffés, dans la chambre de sa bien aimée. Commentatrice candide de ses émotions et pensées, elle n'éprouvera un sentiment de culpabilité que lorsqu'il nouera ses lèvres aux siennes. Mais elle ne tarde pas à évoqué le trouble que sa présence provoque en elle de " tendre tempête". Elle a par ailleurs le plus grand mal à saisir que cet homme si délicat se dise panthéiste et n'ait que mépris pour les religions établies.
L'admiration éperdue qu'elle voue à la mère supérieure aura sur la novice une influence déterminante. Cette femme, qui finit par se livrer jusqu'à l'intime à sa protégée, la pousse à quitter les ordres. Voyant en elle une personnalité en devenir, elle ne veut pas quelle devienne à son exemple un être fissuré. Anna de Noailles qui eût durant plus de vingt ans une correspondance passionnée avec Maurice Barrès avec lequel elle ne partageait aucune conviction et dont elle réussit à ce qu'il ne vote pas pour l'exécution du capitaine Dreyfus, savait ce qu'étaient des sentiments irrationnels.
Entourée pour tout décor d'un tableau noir en forme de triptyque sur lequel elle écrit et dessine, Lee Fou Messica a conservé une part d'enfance qui sied on ne peut mieux à son rôle. Comme à son habitude Christian Gasc lui a façonné un costume d'une insolite beauté.
Juqu'au 26 février Les déchargeurs tel 08 92 70 12 28
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vendredi 7 janvier 2011
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