L'auteur écrit ses pièces dans la novlangue apparue dans son pays après la guerre durant laquelle gouvernement et population pactisèrent avec l'occupant. Un des traits les plus marquants de cette langue et du style de Jon Fosse est que vocabulaire et syntaxe sont dénudés, vierges de tout colifichet. Ce qui rend le jeu des acteurs singulièrement ardu.
Pascal Bongard, décidément l'un des plus grands comédiens de sa génération, défriche sans mal ce monde opaque. Nathalie Baye apparaît plus inégale. Mal à l'aise dans la première scène où elle joue ou fait mine de jouer les démentes ou les alcooliques, elle se glisse avec une aisance de plus en plus grande dans cet univers miniaturiste.
Même si la mise en scène parfois hésite entre austérité et boulevard, l'auteur s'impose, lui, à l'aune du théâtre contemporain comme un innovateur, on pourrait même écrire comme un maître.
Atelier tel 01 46 06 49 24
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