jeudi 2 février 2012

Egisto de Pier Francesco Cavalli

Elève de Monteverdi, Cavalli (1602 -1676) fut l'un des compositeurs vénitiens les plus prolifiques de son temps. Il aura cependant fallu attendre ce début de 2012 pour que soit mis en scène en France et ce par Benjamin Lazar, ce passionné d'opéra baroque dont la notoriété va en grandissant, Egisto l'une de ses oeuvres les plus marquantes.

Comme dans les tragédies grecques les humains y ont partie liée avec les dieux. La dérive des sentiments - comme l'incertitude que tout coeur épris a de la sincérité de l'autre - trouve dans la présence des habitants de l'Olympe, eux aussi en proie à la passion et à ses tracas, des raisons de ne pas désespérer de leur sort. Les scènes les plus cocasses sont celles où les dieux sont eux aussi atteints par le bacille de l'amour. Ce qui ne les empêche pas de souffrir non mille morts (un mot qui ne les concerne pas...) mais force tourments.

Spectacle d'une haute tenue vocale, Egisto - et c'est là qu'il ne peut être affligé par les ans - mêle constamment démence et raison. Notre sort commun.Un décor non seulement de toute beauté mais qui autorise les passages d'un lieu à un autre et l'usage de la bougie, qui permet aux chanteurs de jouer de la lumière qui les entoure et de celle qui les habite, donne à la représentation un climat de mirage.

En dépit des obstacles qui sans relâche se dressent, des emportements qui mettent les sentiments en périls et de la versatilité des humeurs, l'amour finit par triompher. Comme le disait, lorsque s'achève cet opéra en trois actes, dont on aurait pour une fois aimé qu'il se prolonge, la personne qui m'accompagnait:"voilà enfin un spectacle qui donne envie d'être amoureux"

Jusqu'au 9 février Opéra Comique tel 08 25 01 01 23

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