Il est clair que Jean-Michel Rabeux qui mit déjà en scène sa pièce L'homosexuel ou la difficulté de s'exprimer adore comme Copi piétiner les tabous. Avide de frasques ses personnages apparaissent, dès leur sortie d'une sorte de trou où ils semblaient goûter de noirs délices comme des toxicos sans identité sexuelle précise et aux liens familiaux on ne peut plus fantaisistes. L'héroïne qu'ils n'arrêtent de s'injecter les uns aux autres est à l'évidence aussi nuisible à leur santé mentale que les idées toutes faites dont les médias nous abreuvent à longueur de temps.
Si la mort couve tout au long de la représentation, elle n'est jamais définitive. Une des jumelles sur qui une substance ultra-nocive a fait son effet ou qui a reçu une balle dans le buffet s'écroule, reste sans vie puis se relève. Plus que chez n'importe quel représentant du théâtre dit de l'absurde, la rationalité a chez Copi pris congé. Ses seuls maîtres sont à l'évidence les surréalistes qui avaient en horreur toute situation porteuse de sens. C'est pourquoi cet esprit épris de strass, de paillettes, de cabaret et de vaudeville mais aussi de tragique reste inimitable. Sa radicalité en tous domaines a eu l'heureux effet de le préserver de toute postérité.
L'excellence de Claude Degliame, Georges Edmond, Marc Merigot et Christophe Sauger dont la folle énergie doit être constamment à l'oeuvre et dont le langage ne cesse de déraper en une décharge d'injures est pour beaucoup dans la réussite de ce spectacle si secouant qu'il n'est pas une soirée où quelques spectateurs ne se carapatent.
Créé au au Maillon à Strasbourg, il va continuer sa route en bravant les convenances quelques mois encore
les 14 et 15 février Le Bateau Feu - Scène Nationale de Dunkerke
Du 21 au 25 février Nouvel Olympia - Centre Dramatique Régional de Tours
Du 9 au 11 mai La Rose des Vents - Scène Nationale de Villeneuve d'Ascq / Lille Métropole
Du 21 mai au 23 Juin Théâtre de la Bastille -Paris
mardi 7 février 2012
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