La dramaturge Arlette Namiand et le metteur en scène Jean-Paul Wenzel sont tous deux des artistes de la résistance à l'ordre. Mais, on le sait, les chemins de la liberté sont hérissés de difficultés. Qu'ils affrontent avec hardiesse. Les personnages portent tous le corps d'un autre. Un autre qui n'est pas comme dans "Tambours sur la digue", spectacle impérissable d'Ariane Mnouchkine, une marionnette mais bien un être de chair. Vivant ou mort.
Le texte est composé de cinq histoires qui toutes rappellent qu'on porte tous avec soi ou en soi un être cher, un mari, une épouse, un amour, un frère de sang ou de coeur ou la trace qu'ils ont laissée dans notre mémoire. Le spectacle débute par la vision d'un couple de jeunes mariés. Pas question pourtant, comme le veut la tradition, que l'homme porte sa femme dans ses bras pour franchir le seuil de leur nouveau logis. Les personnages de la pièce ne se sentent attachés à aucune convenance, à aucun sacrement. Leurs liens parfois indicibles, comme dans le cas où une jeune fille porte son père sur le départ probable de la vie, sont le plus souvent nourris au lait de la tendresse humaine.
Lors d'une scène plus insolite un soldat porte la dépouille d'un ennemi.Une femme s'interpose, lui assène des reproches. On songe évidement à l'Antigone de Sophocle. La scène est suivie de l'apparition spectrale, du guerrier vaincu maculé de sang. Si le spectacle reste par instants insaisissables, il séduit par la présence charnelle des corps. Il est vrai que Thierry Thieû Lang, dont les chorégraphies sont d'une grâce à ne pas croire, à apporter son concours à Jean-Paul Wenzel. Lequel a eu l'excellente idée d'opter pour un dispositif bi-frontal, ce qui a pour effet de réverbérer les situations.
Alors qu'elle semble faite de moments épars, la représentation se termine en boucle avec l'heureuse réapparition du couple du début.
Jusqu'au 2 octobre Cartoucherie - Théâtre de La tempête tel 01 43 28 36 36
mercredi 14 septembre 2011
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