Louise de Vilmorin navigua tout au long de sa vie (1902-1969) parmi les heureux du monde. Dès la première scène au cours de laquelle Coralie Seyrig lit des lettres où la dame implorait, avec force mensonges, son frère ou ses amis de lui envoyer de l'argent en ajoutant chaque fois que celui -ci la ruinait... on apprend cependant que, dépensière sans compter,elle ne vivait que des largesses de ses proches. Se retrouvent parmi son escouade d'amis et d'amants qui l'accompagnèrent de leurs encouragements Saint Exupéry Cocteau, Jean Hugo, Gaston Gallimard, René Clair et évidement Malraux
Si Louise de Vilmorin fut une épistolière pleine d'esprit, elle fut aussi l'auteur de plusieurs romans dont les exquis Julietta et Madame de... qui fut divinement porté à l'écran par Max Ophuls. Bien qu'elle les écrivit avec un talent bien trempé, elle n'avait que peu d'estime pour ses travaux de romancière. Seuls trouvaient grâce à ses yeux les poètes (elle publia plusieurs recueils de poèmes dont deux sont dits par la comédienne qui s'accompagne elle- même au piano) et les illustrateurs de leur temps au premier rang desquels elle place Balzac et Proust.
Son incurable lucidité on la retrouve lorsqu'elle évoque des épisodes intimes de son parcours. Elle aurait, dit elle, été ravie d'être fidèle mais se trouva toujours en butte aux reproches des hommes qu'elle aima, reproches qui lui étaient odieux. Elle ajoute, mutine, que la passion, elle, ne survivait pas à la vue des pores dilatés de la peau de celui qui la veille l'avait ébloui...
Toujours prompte à bousculer les idées reçues de son temps, elle n'hésite pas à dire qu'il n'y a guère que les prêtres et les homosexuels qui veulent se marier. Une phrase qui trouve aujourd'hui un piquant échos. D'une sagesse plus grande qu'on aurait pu l'imaginer elle accepte les réalités de l'âge, constate, les années ayant passées, qu'elle n'est plus dans le circuit.
Coralie Seyrig incarne avec une délicatesse infinie cette femme qui ne fut pas une intellectuelle mais se montre dans le moindre de ses écrits d'une profonde intelligence. Avec la complicité experte d'Annick Le Goff elle a su transformer en un monologue d'un charme discret les entretiens qu'accorda au journaliste et biographe André Parinaud celle qui fut l'égérie de nombre de ses plus étincelants contemporains.
On a compris que ce spectacle est à particulièrement recommander à ceux pour qui la littérature reste du pain vivant
Petit Montparnasse tel 01 43 22 77 74
mercredi 21 septembre 2011
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