Fondé en 1895 par Maurice Pottecher qui s'était fait un devoir d'instruire les ouvriers de l'usine familiale, le théâtre en bois de Bussang est comme chaque été un lieu de réjouissances théatrâles où professionnels et amateurs font cause commune.
Cette année au programme les après midi "Le brames des biches" de Marion Aubert que met en scène le maître des lieux, Pierre Guillois et les soirs "Grand fracas issu de rien" concocté par le même capitaine de vaisseau dont le mandat touche à sa fin.
Dans Le brame des biches l'auteure a l'ingénieuse idée d'imaginer ce qu'était la vie de la constellation familiale d'un capitaine d'industrie vosgienne et des ouvriers qui trimaient 15 heures par jours à l'époque où cet excellent homme qu'était le créateur du lieu le fit construire. Tandis que la misère étend ses ravages chez les hommes et femmes passés du travail des champs à celui de quasi esclaves dans l'usine de textiles, Mathilde, l'épouse du grand patron est en proie à ce que Marion Aubert appelle des poussées d'extravagance. Sorte de double de madame Bovary elle ne cesse de déplorer le vide de son existence et transforme la vie de son époux et de ses domestiques en enfer.Tout au long de la première partie pourtant zébrée de scènes savoureuses, on est agacé par la trop grande abondance de mots et le convenu du propos. La deuxième partie du spectacle est nettement plus réussie car Marion Aubert torpille enfin les situations et que Pierre Guillois s'autorise à déployer son goût pour le grand guignol et le fantastique bouffon. Ah! cette vision du grand manitou des lieux et de l'un de ses subalternes qui, suspendus à des fils. se disent leur amour ...
Le spectacle doit le plus gros de son charme à Jean-Paul Muel, succulent Monsieur Loyal et à l'excellence de trois comédiennes (dont deux sont de fortune). Si malgré ses défauts cette reconstitution fantaisiste à une si grande force de résonance c'est évidement que la guerre sociale a ces dernières années ,depuis l'élection de notre actuel président, repris de plus belle.
Grand fracas issu de rien lorgne, lui, vers le cabaret. Succession de numéros exécutés par une cantatrice, un jongleur, un acrobate et un percussionniste de la meilleure veine, le spectacle aurait gagné à être fertilisé par un texte qui rassemble ces différents talents. Ce que ne peuvent faire des extraits de l'oeuvre de Novarina dont un acteur entrelarde la représentation. Des incrustations numériques sur un voile en tulle apportent heureusement son lot de magie à la soirée.
Théâtre du Peuple 88540 Bussang Jusqu'au 27 août tel 03 29 61 50 48
vendredi 5 août 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Ca semble être une visite indispensable !
Enregistrer un commentaire