Dans la moisson de chefs d'oeuvre qu'Henri Michaux nous a légués, Plume occupe une place à part. Il n'y décrit pas comme dans Ecuador ou un Barbare en Asie un voyage dans les lointains ou en utopie mais s'attache à un personnage multiforme et virevoltant qui puisse dans ses propres particularités. Poète d'immense envergure, il se défie des fausses évidences et invente une flopée de récits où le dénommé Plume est totalement désancré de la réalité. Des tempêtes ne cessent de s'abattre sous son crane.
Il n'arrête au cours de ses pérégrinations d'en prendre plein la gueule et même d'être tué. Il lui arrivera même d'être mort le ventre ouvert par un obus... Mais l'auteur n'arrivant pas à s'en débarrasser il est increvable. Ce qui peut s'expliquer par le fait que l'écrivain, originaire d'une Belgique qu'il détestait, était dans sa jeunesse une sorte de Plume.
Alain Macé assure à cet énergumène un relief saisissant. Il en fait un "héros" keatonnien qui échappe, tout surpris, aux situations les plus périlleuses. L'inspiration mélodique de Dayan Korolic, le compositeur et guitariste qui l'accompagne tout au long de ses mésaventures, est pour beaucoup dans le bonheur que procure le spectacle.
Succession de diamants parfaitement taillés, Plume apparaît à travers cette représentation pour ce qu'il est à savoir une oeuvre majeure d'un siècle où triompha la folie.
Jusqu'au 29 octobre Les Déchargeurs tel 08 92 70 12 28
jeudi 25 août 2011
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