Seul en scène, Johan Leysen, un acteur qui a le rare privilège de combiner l'intelligence et la grâce, n'incarne que par moments cet homme dénué du moindre sentiment pieux mais que ceux -ci intéressent au plus haut point. Pour le reste il décrit ses comportements, ses emportements, ses doutes et dit, comme s'il s'agissaient de dialogues, les didascalies de l'ouvrage consacré par le hollandais Peter Verburgt (nom d'emprunt d'une personnalité de la vie intellectuelle) au philosophe d'origine autrichienne (il aurait été en classe avec Hitler à qui ni son ascendance juive ni sa très vive sagacité ne devaient beaucoup plaire)
N'imaginer pas pour autant que ce spectacle, conçu il y a une vingtaine d'années à Amsterdam par Jan Ritsema et fréquemment repris depuis, soit réservé à quelques esprits forts. D'abord parce que le jeu de Johan Leysen, qui dit pardon quand il trébuche sur un mot, est d'un naturel inédit sur une scène de théâtre ensuite parce que les questions que se posent Wittgenstein et ses interlocuteurs sont de celles qui effleurent tout un chacun : reverra t-on un jour tel défunt aimé? Y a-t-il une vie après la mort? Pourquoi ai-je, cette nuit, pensé à mon frère qui vit en Amérique? Et quantités d'autres du même acabit auxquelles seront apportées non des réponses mais des réflexions qui élargissent le débat.
Jusqu'au 30 mai Théâtre de la Cité Internationale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire