samedi 9 mai 2009

Chat en poche de Feydeau

Peintre des milieux bourgeois décadents qu'il dissèque en prenant plaisir à en  souligner les ridicules, Feydeau a décidément le vent en poupe. Après L'hôtel du libre échange dont s'est emparé Alain Françon et La dame de chez Maxim créé à Rennes par Jean-François Sivadier et qu'on verra sous peu à l'Odéon voici Chat en poche qui a la particularité d'être monté par le cinéaste des Choristes et de Faubourg 36, Christophe Barratier.  La divine surprise est que cette première tentative théâtrale se révèle aussi aboutie que les mises en scène des deux grands noms de la scène française. 
A l'exemple de monsieur Jourdain dans Le bourgeois gentilhomme, Pacarel  qui, comme il s'en targue lui même,  "s'est enrichi dans la fabrication du sucre par l'exploitation des diabétiques ",  se pique d'art. Apprenant que sa fille a composé un nouveau Faust,  il télégraphie à un ami bordelais afin qu'il lui envoie à Paris  un ténor réputé qui pourra l'interpréter sur la scène de l'opéra. 
Alors qu'il attend son arrivée, surgit, sans crier gare, le fils de l'ami en question qu'il prend pour l'illustre chanteur.  Ce qui provoque une série de plus en plus hallucinante de quiproquos. Le jeune homme qui se prend de passion pour la femme de Pacarel est bientôt aspiré par un tourbillon de malentendus lesquels sont avivés par le fait que Feydeau possède le génie des phrases à double sens et des fantaisie lexicales.  Et chacun - dont le docteur Landernau et sa femme au physique enveloppé, hôtes des Pacarel - d'être la proie de micro-délires.  
La pièce jouée à un rythme soutenu par Jean-Paul Muel, Eva Darlan, Chantal Neuwirth, Gregori Baquet et des partenaires tout aussi débridés se termine sur une chanson  a l'air entêtant composée par le metteur en scène, entonnée et dansée par toute la troupe.  Pur cristal comique, ce spectacle ne devrait surtout pas resté cantonné au seul Théâtre National de Nice où on peut l'apprécier jusqu'au 23 mai.
 

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