Metteur en scène de toutes les audaces, Dan Jemmett (qui a récemment magistralement mis en scène La grande magie d'Eduardo de Filippo, salle Richelieu) n'est pas du genre à monté Molière de façon ronronnante. Proche de l'univers d'Austin Power et des Monty Pyton, son goût immodéré pour les personnages déjantés lui a fait choisir pour incarner les deux pimbêches qui ne songent qu'à être en rutilante compagnie deux comédiennes, Catherine Hiegel et Catherine Ferran, qui si elles n'ont plus l'âge des rôles ont l'art de reproduire l'extravagance des jeunes filles à marier dans la peau desquelles elles se sont glissées. Leurs interprétations est de celles qui ne se laissent pas oublier. Face à elles, Andrzej Sewerin et Laurent Stocker font, eux aussi, des composition d'un grotesque démesuré. Méprisés par les deux provinciales qui leur reprochent leurs tenues trop strictes et le manque de brillant de leur conversation, ils se vengeront de belle façon. Et nos deux précieuses (doubles de nos actuelles bobos) de se retrouver le bec enfariné.
Pour Dan Jemmett cette pièce en un acte de Molière, où il mélange les modes vestimentaires, maquille les demoiselles comme leurs prétendants de manière outrancière et s'amuse à parer personnages et décor des couleurs les plus criardes est l'occasion d'épingler la pub et le marketing qui donnent des besoins qu'on n'éprouvent pas. La grande force de ce court spectacle est qu'il parle à la fois du siècle du Roi Soleil et d'aujourd'hui. Pour rappeler évidement que ces périodes pâtissent des mêmes défauts.
Jusqu'au 28 juin Théâtre du Vieux-Colombier
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