Le coeur plein d'allant le jeune Leonardo et sa soeur la gazouillante Vittoria tout comme Pippo, homme entre deux âges, et sa fille Giacinta s'apprètent à partir en villégiature. Dans les maisons de ces deux hommes pourtant aux abois financiers règne un climat d'effervescence . C'est que ces demoiselles, afin que la réputation de leur famille respective ne soit pas flétrie, veulent être du dernier chic vestimentaires. S'ajoutent à ces émois bien compréhensibles le fait non négligeable que Leonardo s'est follement épris de la fille de son voisin et ami.Ce qui tombe à merveille puisque Giacinta ne cache pas à Brigida, sa servante et confidente d'une impertinente intelligence, les doux sentiments que lui inspire celui qui se considère déjà comme son promis.
Mais la vie à la campagne se révèle riche d'imprévus. Des passions naissent, des quiproquos aussi. Les virages au noir sont nombreux. Le ridicule parfois l'emporte.
A la fantaisie enivrée du début succède des épisodes où les membres de ce petit monde paye ses inconséquences au prix fort. Le dernier acte est implacables où les uns prennent conscience qu'ils couraient joyeusement à la ruine, les autres que l'amour est indissociable de la détresse, tous que leur destin est consommé.
Des quelque 130 pièces qu'a écrit Carlo Goldoni (1707-1793) celle-ci est sans aucun doute l'une des plus fécondes. Celle aussi où il pointe avec le plus d'acuité les travers d'une bourgeoisie sur le point de jouir des privilèges réservés jusqu'alors aux aristocrates. Alain Fançon, responsable de la mise en scène en a tiré un spectacle qui réjouit le regard. Mené d'une main sûre les comédiens du Français Laurent Stocker, Georgia Scallet, Anne Kessler, Hervé Pierre, Elsa Lepoivre, Florence Viala, Daniele Lebrun, Adeline D'Hermy, Adrien Gamba-Gontard et Guillaume Galienne, qu'on découvre aussi talentueux dans le registre grave que dans celui du comique, donnent tous à leur personnage une grâce pétulante.
Jusqu'au 12 mars Théâtre Ephémère de la Comédie Française tel O8 25 10 16 80
samedi 21 janvier 2012
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