Animé d'une ardeur teintée de mélancolie, ce juvénile quinquagénaire de Jacques Gamblin est l'un des rares acteurs qu'on ose qualifier de magnétique. Comme dans "Quincaillerie", "Le toucher de la Hanche" et "Entre courir et voler il n'y a qu'un pas papa" tirés de livres par lui écrit, il joue sa dernière création en solo. Enfin pas tout à fait puisqu'il va chercher parmi le public deux personnes - des barons comme on dit dans le langage forain - qui se révèlent des danseurs, comme lui, illuminés jusqu'à l'éclat. Ils ont pour nom Claire Tran et Bastien Lefèvre.
La représentation est ainsi jalonnée de pas de trois d'une irréelle élégance. Pour le reste Gamblin nous fait suivre le fil d'une pensée vagabonde. Ses périlleuses voltiges langagières, ses réflexions toujours inattendues sur le cou des girafes, la place où se situe le coeur, la femme pour laquelle il bat alors qu'il en est des milliards d'autres donnent le sentiment qu'il nous ouvre les portes de son monde intérieur. Conscient ô combien que notre personnes est faite d'innombrables parcelles il en arrive à se bricoler un vêtement de femme comme à former un tendre duo dansant avec chacun de ses partenaires.
Les musiques choisies avec un soin amoureux, la douceur émerveillantes des éclairages et des paysages peints qui se succèdent en fond de scène achèvent de faire de ce spectacle d'une délicatesse inouïe - à la mise en scène duquel a largement collaboré Anne Bourgeois, complice attitrée du comédien - un remède contre la brutalité des temps.
Jusqu'au 3 décembre Théâtre du Rond_Point tel 01 44 95 98 21
vendredi 25 novembre 2011
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