Comme toutes les créations de Thomas Ostermeyer celle-ci est d'une virtuosité étourdissante. On quitte tout ébahi cette représentation gorgée d'inventions visuelles bluffantes. Il est vrai qu'avec son comparse et traducteur Marius von Mayenburg (par ailleurs auteur dramatique d'un talent époustouflant) il a pris avec le texte original de sacrées libertés. Le maure comme l'appelle Shakespeare arbore ici , contrairement aux habitudes, les traits d'un européen Plus important; si les paroles de cet homme aux sombres combines qu'est Iago agissent comme un lent poison altérant l'esprit d'Othello le metteur en scène va jusqu'à le faire accoster en terre de folie. Contrairement à ce que dit Lacan la paranoîa n'est pas la vérité...
Comme toujours chez le directeur de la Schaubühne de Berlin les comédiens - de blanc ou de noir vêtus - sont tous sidérants de justesse et d'énergie. Quatre musiciens placés à l'arrière du plateau soulignent avec un harmonieux entrain les étapes de la tragédie. Mais l'idée la plus riche du maître d'oeuvre a été de placer à l'avant de la scène une pièce d'eau brunâtre sorte de cloaque dans lequel se règlent les conflits.
Si on peut regretter une utilisation trop intensive de la vidéo et le fait que le spectacle impressionne plus qu'il n'émeut on gardera sans doute à jamais le souvenir de la dernière scène où les acteurs des horreurs qui viennent de se commettre restent frappés de stupeur.
Jusqu'au 27 mars Les Gémeaux 92 Sceaux tel 01 46 61 36 67
vendredi 18 mars 2011
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