Deux couples de citoyens lambda, c'est à dire de névrosés aussi ordinaires que vous et moi, dont on observe une heure durant les bouffées de bonheur, les relations tempétueuses, le vieillissement, la disparition. De sa plume qui réserve toujours d'heureuses surprises Philippe Minyana en brosse un tableaux d'une précision hargneuse. Il pointe ce faisant le conformisme de la gent humaine. Emboitant (peut être sans le savoir) le pas à ce merveilleux cinéaste qu'était Jean-Daniel Pollet dont l'un des films a pour titre" La vie c'est gai, la vie c'est triste" il allie constamment, et pour notre plus contentement, la farce et l'épouvante.
Auteur d'une vive ironie, il nous met face à une femme qui ne parle que fringues y compris dans les moments les plus sombres "comment s'habiller pour un enterrement en été" se demande -t-elle lors de l'inhumation de son beau frère... Son mari se rappelle des moments bénis de son enfance quand lui, ses frères et cousins comparaient leur "zob". La vie de ces couples est faite d'accalmies et de turbulences existentielles. Ce qui serait banal si l'auteur ne possédait un art consommé de la rupture de ton et si des commentateurs n'y allaient de leurs remarques savamment effilochées
Un ami dans la débine vient demander de l'aide. Nos braves gens pour qui la situation semble à cette époque florissante lui en donne mais ne lui cachent pas leur mépris. Mais les ménages se délabrent, les deuils se succèdent, la vie quitte ces êtres pour qui l'horizon ne fut jamais lyrique.
Philippe Minyana a signé la mise en scène de cette pièce, dans laquelle il donne une forme nouvelle à ses hantises, avec Marylin Alasset en qui il semble avoir trouvé une complice à sa mesure.
Juqu'au 2 avril Théâtre Ouvert tel 01 42 55 74 40
mercredi 30 mars 2011
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