Une flopée de comédies tournent en ridicule une mère juive envahissante. C'est cette fois un père grognon qui n'a de cesse de raconter des blagues juives - dont certaines usées jusqu'à la corde - qui est au centre de la pièce de Denise Chalem. Laquelle s'est réservée le rôle de sa fille, une célibataire acrimonieuse au déclin de sa jeunesse. Sa vie il faut le reconnaître, n'est guère festive.Alors que la nuit elle est infirmière dans une unité de soins palliatifs, elle s'occupe la journée de la tambouille de son paternel et tient à distance un voisin, brave gars un peu bas du front, qui veut en faire sa femme. On comprend que la rage souvent rugit en elle qui n'a envie que de paisible solitude.
Fait d'observations mineures le dernier écrit de Denise Chalem, mis honorablement en scène par Didier Long, se passe entre l'appartement où il lui faut supporter les humeurs du vieil homme (Michel Aumont comme à son habitude irréprochable) et l'hôpital où elle est confrontée à des êtres, vieux ou jeunes, qui vont basculer dans l'inconnu de la mort. Des dialogues pétillants font toutefois barrage à la sinistrose. Sur un thème plutôt sombre, l'auteure a réussit à bâtir une pièce qui arrache presque constamment des rires.
Seul bémol : les dernières scènes tiennent du fantastique. Ce qui n'est, pas mais alors pas du tout, du registre de Denise Chalem dont on se rappelle encore avec émotion combien elle fut irrésistible dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais monté par Jean-Pierre Vincent.
Petit Théâtre de Paris tel 01 42 80 01 81
dimanche 20 février 2011
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