Pour une curiosité c'en est une. On sait gré à Vincent Vittoz d'avoir exhumé cet opéra de Poulenc d'après la pièce de Jean Cocteau. La soirée s'ouvre avec La dame de Monte-Carlo, monologue lyrique de Poulenc dont on regrette qu'un peu de fantaisie ne vienne aérer l'atmosphère. Suit aussitôt, dit par la même Stéphanie d'Oustrac, le soliloque de Cocteau "Lis ton journal."
On passe ensuite aux choses sérieuses c'est à dire à "La voix humaine" dans lequel l'auteur, comme plus tard Roland Barthes dans "Fragments d'un discours amoureux" décrit les émois de celle (ou de celui) qui attend un coup de téléphone de l'être de sa vie. Lorsque celui-ci arrive et est constamment interrompu, car l'appareil en est encore à ses balbutiements, l'amoureuse - qui sait qu'elle a affaire à un indifférent mais n'en est pas moins éprise, au contraire - déverse une cascade de mots tendres. On regrette que la jeune mezzo-soprano ne joue pas à ce moment crucial d'avantage avec le pianiste qui, fixé à son instrument, est l'image même de l'individu inaccessible. Le décor, qui avec sa luxuriance de couleurs apparaît au départ d'une laideur insensée, va bientôt se révéler sous un jour différent car il rappelle combien des compositeurs tels que Poulenc et Satie s'amusaient à se gausser du lustre vulgaire des snobs de leur temps.
Plus la représentation avance, plus la voix de Stéphanie d'Oustrac s'amplifie et s'épure. Entraîné par l'interprète, Pascal Jourdan, le musicien, va en affinant son jeu. Et le couple sur la fin d'atteindre au sublime.
Jusqu'au 13 février Athénée Louis Jouvet tel 01 53 05 19 19
vendredi 11 février 2011
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