Pour ses débuts dans la mise en scène, Clément Hervieu-léger n'a pas choisi la facilité puisqu'il a porté son choix sur La critique de l'Ecole des femmes, courte pièce en prose de Molière où celui-ci cloue le bec à ses détracteurs. Le concert d'éloges que lui valut la création de L'école des femmes s'accompagna de critiques acerbes. Plutôt que d'y répondre en polémiste, il le fit en écrivain de théâtre par cette oeuvre rarement représentée où, par le biais de sept personnages se querellant dans un salon, il entreprend de percer les clichés de l'époque sur l'art dramatique.
Une femme à l'hystérie rayonnante (Elsa Lepoivre, un des plus beaux fleurons de la Comédie française) mène la charge. Contrairement à son hôtesse que l'impertinence décapante de la pièce enchante, cette noble dame perd connaissance au simple souvenir de certaines répliques. Les autres convives prennent le parti de l'une ou de l'autre et leurs bisbilles finissent par en dire long sur leur propre sensibilité. Et le spectacle de toujours davantage nous harponner.
Aucun acteur ne tente de tirer la couverture à lui comme on dit. Tous prennent admirablement les mots au collet. S'il est un compliment qu'on peut faire à Muriel Mayette est qu'elle a, contre toute attente, su créer un esprit de troupe. Afin que le spectacle n'apparaisse pas trop bavard, Clément Hervieu-Léger multiplie les trouvailles. Il est clair qu'il a l'étoffe bien peu fréquente d'un metteur en scène a l'esprit inventif. Un dernier mot sur le décor conçu avec autant de goût que d'ingéniosité par Eric Ruf. Un court spectacle qui provoque de longues acclamations.
Jusqu'au 6 mars Comédie Française-Studio-Théâtre tel1 44 58 98 58
mardi 1 février 2011
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