Longtemps aux commandes du Théâtre des Amandiers de Nanterre, Jean-Pierre Vincent n'y a pas réalisé de mises en scène mémorables. Il y revient aujourd'hui avec un spectacle digne de sa prestigieuse réputation. Il a choisi pour cet événement la dernière pièce de Marivaux "Les acteurs de bonne foi "sur laquelle il n'a pas pas hésité à greffer de nombreux rajouts. Se rappelant la querelle qui opposa Rousseau (qui considérait le théâtre avec mépris) et d'Alembert (qui le défendait avec fougue), l'auteur dramatique (dont cette courte oeuvre ne fut jamais représentée de son vivant), Vincent l'étoffe de réflexions du philosophe des lumières mais aussi de phrases puisées dans L'épreuve, autre petite merveille née sous la plume acide de Marivaux.
Alors qu'un impromptu doit être joué par de jeunes domestiques et paysans dans la propriété de Madame Argante,, une campagnarde fortunée mais d'une ardente sévérité, celle-ci met son holà. Ce qui déplaît à madame Amelin, une citadine qui aime le théâtre et dont le neveux doit épouser la fille de l'austère hobereaute. Mais sous les dehors de femme du monde de la dame Amelin se tapit un sadisme dont son adversaire devient le jouet. Celle-ci, malgré son parler apprêté, n'en mène pas large.
Comédiennes riches de ressources Laurence Roy et Annie Mercier -dont les rôles ont été densifiés - ont ici l'occasion de montrer l'étendue de leur talent . Elles jouent avec une finesse réjouissante du contraste des personnages qu'elles incarnent. Elles sont entourées de jeunes acteurs qui jamais ne déméritent. Et si Marivaux est dans cette pièce tardive au sommet de son art, Jean-Pierre Vincent l'est tout autant.
Jusqu'au 23 octobre Théâtre Nanterre-Amandier tel 01 46 14 70 00
dimanche 19 septembre 2010
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