Julie Brochen qui a mis en scène cette oeuvre de répertoire et s'était déjà,il y a quelques années, atttaqué avec brio à La cagnotte du même Labiche, semble douée - alors qu'elle marque généralement son penchant pour des créations plus ardues - pour monter des oeuvres dont l' efficacité comique est le trait principal. Si le casting mérite un coup de chapeau collectif , on louera en particulier la prestation de Piere Vial qui reprend de savoureuse manière la partition de haute volée où s'étaient successivement illustrés Jacques Charron et Jean Le Poulain. Véritable mise en pièce d'une petite bourgeoisie où la fille,malgré le goût qu'elle a pour un des deux garçons qui la convoitent, laisse ces parents choisir celui qui la conduira à l'autel, Le voyage de monsieur Perrichon en dit long sur l'esprit qui régnait dans la France du XXe siècle.
Nous étions jeune alors de Frédéric Sonntag décrit le lieu de chaos qu'est aujourd'hui devenu le monde. Conscients que le ce monde menace notre intériorité, un garçon et deux filles laissés sur le bas- côté de la route, quittent la grande ville pour rejoindre une maison au coeur de la forêt où ils ont le sentiment de retrouver des saveurs d'enfance. Mais ils ne tardent pas à déchanter. L'ennui qui les envahi une fois qu'ils se sont barricadés les pousse à se camer et à s'identifier aux personnages de fiction des films d'antan dont ils font une consommation excessive. Pour ne pas perdre la tête ils n'ont d'autres solutions que de retourner vers la métropole qu'ils ont fuit. Si on regrette l'utilisation trop intensive de la vidéo et surtout qu'il s'agisse d'une pièce chorale où les personnages sont peu dessinés, il faut reconnaître que cette pièce est une critique on ne peut plus féroce de notre désastreux début de millénaire. (Le voyage de monsieur Perrichon Vieux Colombier jusqu'au 11 janvier, Nous étions jeunes alors Théâtre ouvert jusqu'au 13 décembre)
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