Il arrive - exceptionnellement encore qu'avec plus de fréquence depuis deux mois - qu'une salle de spectacle soit la proie d'un enchantement. Dans l'adaptation de l imposant roman de Joseph Conrad qu'a réalisé Guy Cassiers, avec la complicité de l'acteur Josse De Pauw, il s'agit de magie qui tend vers le noir. Marlow, le narrateur décrit les obstacles qu'il dût franchir pour pénétrer au coeur des ténèbres.Fasciné par l'abominable il en aura son content.
Tout au long de la traversée du continent noir - devenu le champs de tir des européens qui voulaient en prendre possession - il entend parler, à bord du vapeur qui n'arrête de subir des avaries, d'un certain Kurtz qui fait commerce d'ivoire et vit au fin fond de la forêt dans une solitude indéfectible. Lorsqu'il arrivera à le rencontrer, l'homme ne lui livrera qu'un minuscule aperçu de son être profond. Il apprendra qu'il rédige un traité de civilisation pour les peuples qui l'entoure alors qu'il est, lui, toujours davantage subjugué par la sauvagerie. Devenu un tout puissant potentat, il viole toutes les règles et situe son action au delà du bien et du mal.Mi-anglais, mi-français Kurtz est un pur produit de l'Occident dont Conrad pointe les penchants criminels. Sa fin est sans doute l'un des moments les plus suffoquant qu'on ait vu sur un plateau de théâtre. Projeté sur un écran son visage s'efface, son esprit emprunte le Grand Passage
Pour raconter ce voyage au bout de l'enfer Guy Cassiers accumule les trouvailles acoustiques et visuelles. Josse De Pauw est seul sur scène mais sur l'écran il interprète les rôles de tous ceux que le narrateur croise lors de son périple. Authentique génie de la scène le maître d'oeuvre arrive à créer l'illusion qu'il a réussit à apaiser les forces de l'ombre
Dans le cadre du Festival d'automne Jusqu'au 11 décembre Théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77
jeudi 8 décembre 2011
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