L'écrivain John Cheever (1912 -1982) décrit dans ses nombreuses nouvelles et romans les existences ternies d'hommes et de femmes appartenant à la moyenne bourgeoisie américaine et établis dans des maisons de banlieue où l'abondance d'appareils ménagers et la possession d'une piscine leur donne l'illusion d'être au nombre des heureux du monde.
Constatant combien ce mode de vie séduit les européens, Rodolph Dana et Katja Hunsiger ont cédé à la tentation de porter à la scène le roman le plus emblématique de son auteur. Et comme on s'en serait douté la tranquillité acquise par ceux qui ont choisis ce mode de vie se révèle sacrément mortifère.
Les personnages sont les habitants de deux pavillons voisins. Dans l'un vit un couple, parents d'un fils qui, l'adolescence venue, vivra confiné au lit. Dépassée par les événements, la mère fait appel à un gourou. Les nouveaux occupants de l'habitation la plus proche sont des trentenaires dont les relations se sont déjà aigries. On songe en constatant que chaque parole ou silence est source de conflit aigu à "Qui a peur de Virginia Woolf" d'Edward Albee. C'est là que le bât un peu blesse. Le texte à l'évidence date. Non seulement parce qu'il rappelle un brin trop les écrits des riches années soixante mais surtout pour la rude raison que le seuil de tolérance au pire s'est lamentablement élevé.
Ce petit monde où les adultes boivent à tire larigot et où les plus jeunes sont menacés d'affections psychiques est incarné on ne peut mieux par les comédiens du collectf Les possédés dont on a déjà pu apprécié le métier sûr et la vaillance lorsqu'ils se sont mesurés à des dramaturges aussi différents que Jean-Luc Lagarce et Tancred Dorst. Les découvrir ou les retrouver est un rare bonheur.
Dans le cadre du Festival d'Automne Jusqu'au 22 décembre Théâtre de la Bastille tel 01 43 57 42 14
dimanche 4 décembre 2011
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